Gestion des addictions : un sujet complexe

08 juil.. 2024

Profitons de l'été pour se pencher sur des sujets qui peuvent paraître de l'ordre du privé mais qui poyrtant ont un impact énorme sur l'entreprise : les addictions. Aujourd’hui, le risque d’addiction est tabou en entreprise.
Le sujet est pourtant primordial, mais d'une extrême complexité car il mêle tout à la fois : les conditions parfois d’exercice difficile d’un métier (physiquement et/ou psychologiquement), les enjeux d’organisation, de relations au sein du collectif ou dans de travail, et également les sujets personnels des salariés.

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Le traitement du risque d'addiction en entreprise

 

Tous les métiers sont concernés par la consommation de substances psychoactives, mais certains secteurs sont plus exposés que d’autres, notamment les métiers des arts et spectacles, l’hébergement et la restauration, l’agriculture, le transport, la construction ainsi que les métiers en relation avec le public (MIDELCA). L’environnement de travail peut protéger ou au contraire fragiliser, face au risque d’addiction. 1/3 des fumeurs réguliers, 9% des consommateurs d’alcool, 13% des consommateurs de cannabis déclarent avoir augmenté leurs consommations à cause de problèmes liés à leurs situations professionnelles au cours des 12 derniers mois (Baromètre santé 2010 – INPES). Certains facteurs de risques sont liés au travail :

  • Les risques psychosociaux, les conditions de travail pénibles et le stress au travail favorisent la consommation de substances psychoactives, pour « tenir » physiquement et psychiquement.
  • La recherche de la performance, l’obligation de répondre aux exigences de productivité et/ou un climat de compétition entre les salariés peuvent pousser certains professionnels à se « doper » ou à tomber dans une addiction au travail ( « workaholisme »). Celle-ci peut être renforcée par l’utilisation d’outils numériques qui brouillent les frontières entre temps privé et temps professionnel 37% des actifs utilisent des outils numériques professionnels en dehors du temps de travail (Observatoire français des drogues et des tendances addictives, 2019) ).
  • L’accessibilité des substances (tabac, alcool et médicaments notamment) sur le lieu du travail incite à consommer et doit donc être prise en compte pour prévenir les risques collectifs pour la santé des salariés.
  • Certaines cultures d’entreprises favorisent les consommations d’alcool, organisées ou non par l’employeur pour « récompenser » les salariés (pots internes, signatures de contrats…), de même des rituels d’intégration ou de socialisation entre collègues constituent des incitations à consommer (apéros entre collègues, afterworks…).

De plus en plus d’entreprises prennent conscience que les conduites addictives ne sont pas qu’un problème de l’ordre de la vie privée mais concernent également la vie des entreprises tant du point de vue de la sécurité des personnes et de leur entourage que du point de vue du management des collaborateurs. 85 % des dirigeants d’entreprises affirment être préoccupés par les questions de toxicomanies et leurs impacts au travail (Enquête BVA – MILDECA/SIG 2014, Note d’analyse OFDT, 2015).

Lancé par la MILDECA en octobre 2021, ESPER -les Entreprises et les Services Publics s’Engagent Résolument- constitue une démarche d’engagement des employeurs pour briser le tabou des addictions et améliorer la santé et le bien-être au travail. Le dispositif ESPER a pour but de faire de la prévention des conduites addictives en milieu professionnel un enjeu essentiel de la santé, de la qualité de vie au travail et de la responsabilité sociale de tout employeur mais aussi un outil de management en faveur du dialogue social et de la performance.

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